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Sophrologie à Grenoble
 
 

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Comment la méditation transforme le cerveau ?


Stabilité de l’attention, résistance au stress, ouverture aux autres : les bienfaits de la méditation sont aujourd’hui largement connus. Cette pratique issue du bouddhisme est utilisée à l’hôpital pour le traitement des douleurs chroniques ou de la dépression, à l’école pour améliorer la concentration des élèves et par tout un chacun pour se sentir mieux dans sa vie. Mais comment la méditation agit-elle sur le cerveau ? C’est la question que se sont posée des chercheurs dans les années 1980. A la suite d’une rencontre avec le dalaï-lama, ils ont créé à Dharamsala en Inde, l’institut Mind and Life (Esprit et Vie) ce qui a permis – et permet toujours – des échanges réguliers entre moines bouddhistes et scientifiques autour de l’évaluation scientifique des effets de la méditation..

Petit rappel sur les quelques types de méditation :
1. La méditation par attention focalisée.
 Elle vise à apprivoiser et à centrer l’esprit sur le moment présent tout en développant la vigilance.
2. La méditation de pleine conscience. Elle cultive une conscience plus neutre des émotions, des pensées et des sensations. L’objectif est de ne pas se laisser entraîner par elles en revenant en douceur à cette concentration détachée chaque fois que l’esprit vagabonde. C’est habituellement ce qui est sous-entendu quand on parle de méditation.

3. La compassion et l’altruisme. Elle consiste à prendre conscience des besoins d’un autre que soi, qu’il soit un proche, un étranger ou un ennemi, et de ressentir un désir sincère de l’aider.

 

 

La méditation entrainement du cerveau

Les premières études scientifiques abouties sur la méditation et le cerveau datent seulement des années 2000, avec l’apparition des technologies d’imagerie cérébrale.

A travers des études menées aux Etats-Unis par Francisco Varela, neuroscientifique français d’origine chilienne, et Richard Davidson, directeur d’un laboratoire de neurosciences à l’université de Wisconsin. EN 2003, Antoine LUTZ les rejoint à l’issue de sa thèse.

Des expériences sont réalisées sur sur des méditants « experts » (ayant au moins 10 000 heures de pratique – durée qui équivaut à la retraite traditionnelle bouddhiste de trois ans). Grâce aux techniques d’imagerie, il compare l’activité cérébrale de méditants experts et novices. Cela a permis de montrer que la méditation provoque des changements fonctionnels dans le cerveauElle induit une réorganisation de l’activité neuronale. » C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité, c’est-à-dire la faculté du cerveau à être modifié – y compris dans sa structure – par l’expérience vécue.

On peut l’observer, par exemple, chez un pianiste professionnel ou un chauffeur de taxi londonien : la région cérébrale qui contrôle le mouvement des doigts pour le premier ou la mémorisation des rues pour le second est plus développée que chez un sujet ordinaire. 

Selon Antoine LUTZ : « On peut entraîner certaines régions de notre cerveau comme on fait des exercices pour développer sa musculature, assure Antoine Lutz. La pratique régulière de la méditation a ainsi un effet physiologique sur le cerveau : cela se traduit par l’activation de certaines zones qui commandent notre attention, nos émotions, notre présence au monde et aux autres. »

Les chercheurs ont ainsi observé qu’une séance de méditation était faite de cycles constitués par quatre phases : d’abord le vagabondage des pensées, puis une prise de conscience de la distraction, suivie par la réorientation de l’attention et le retour à la concentration. Grâce aux progrès de l’imagerie cérébrale, ils ont constaté que pour chacune de ces phases un réseau cérébral spécifique s’activait.

La méditation ne modifie pas la douleur mais notre rapport à la douleur

Si la méditation permet d’améliorer les capacités attentionnelles, quel est son impact sur la douleur ? On sait que le rapport à la souffrance est au cœur de la spiritualité bouddhiste et que la méditation est une voie privilégiée pour accéder à un rapport pacifié au monde. Des expériences ont ainsi été menées sur des méditants expérimentés pour savoir si leur perception de la douleur était modifiée par leur pratique. Pour cela, les chercheurs ont utilisé un dispositif qui provoque par intermittence une brève douleur tandis qu’un scanner enregistre l’activation des aires cérébrales. Qu’ont observé les chercheurs ? Les méditants ressentent la douleur avec la même intensité que les novices. Ce qui diffère chez eux, c’est l’absence d’anticipation du stimulus douloureux, source d’anxiété et de stress chez les autres. Comme si la méditation permettait d’objectiver la sensation douloureuse et d’éviter ainsi de l’interpréter ou de la rejeter. Autre observation intéressante : les méditants s’habituent plus vite à la douleur. « Autrement dit, ajoute Antoine Lutz, la méditation ne modifie par la douleur, mais notre rapport à la douleur. »

Une réduction de 40% du risque de rechute après une dépression sévère

Ce résultat ouvre des perspectives cliniques prometteuses dans le domaine du traitement des douleurs chroniques, mais aussi dans celui du traitement de la dépression. La méditation permet ainsi aux patients déprimés de se détacher des pensées négatives et de la rumination, qui caractérisent cet état. Une équipe canadienne a montré que six mois de pratique de méditation de pleine conscience (associée à une thérapie cognitive) après un épisode de dépression sévère avait permis de réduire de 40% le risque de rechute chez des patients dépressifs. D’autres études encore se sont intéressées à la pratique de la compassion, forme la plus avancée de la méditation bouddhiste. Elles ont mis en évidence des oscillations de forte amplitude de l’activité électrique du cerveau dans une certaine bande de fréquence, signe d’une synchronisation importante de l’activité neuronale entre différentes aires du cerveau. Ce phénomène, qui n’a pas livré tous ses secrets, pourrait expliquer l’élargissement du champ de la conscience chez les méditants expérimentés

La méditation n’agit pas seulement sur le cerveau mais sur le corps tout entier

Comme on l’a vu, la méditation induit non seulement des modifications des fonctions du cerveau mais aussi des modifications de sa structure. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), des chercheurs ont observé que le tissu cérébral du cortex préfontal gauche – impliqué dans le traitement de l’attention, de la perception et des sensations corporelles internes – s’épaississait chez les pratiquants assidus, au point de compenser chez certains la fonte de matière grise due au vieillissement. D’autres études, enfin, suggèrent que la méditation n’agit pas seulement sur le cerveau mais sur le corps tout entier. Elle pourrait ainsi atténuer les phénomènes inflammatoires et ralentir le vieillissement cellulaire.

Malgré son efficacité clinique, les mécanismes d’action de la méditation sont encore mal compris. Plusieurs laboratoires dans le monde essaient de les comprendre. C’est l’objet du projet de recherche ERC mené par Antoine Lutz au CRNL. Il vise à étudier les processus qui sous-tendent la pratique de la pleine conscience aux niveaux expérientiel, cognitif et neuronal. La méditation n’a pas encore livré tous ses secrets.

La méditation a des effets sur nos cellules

Les scientifiques ont montré que l’esprit influence le corps, les cellules et la santé. La pratique de la méditation a fait ses preuves sur la gestion des émotions, la santé psychologique générale et la prévention des maladies du cœur. Dans d’autres études, il a été démontré que la pratique de la méditation et du yoga influencent les cellules et la biologie du corps.

La mindfulness interviendrait sur notre longévité du simple fait qu’elle active la sécrétion d’une enzyme, la télomérase.

C’est la conclusion d’une étude menée par Elizabeth Blackburn, biologiste moléculaire américaine et son équipe de l’Université de Californie. La chercheuse s’est dores et déjà distinguée dans le milieu scientifique pour avoir découvert cette fameuse enzyme, la télomérase, jouant un rôle crucial dans la protection des télomères, ces capuchons protecteurs de nos chromosomes et cette avancée scientifique lui a valu le prix Nobel de médecine en 2009. Puis, comme de nombreux chercheurs aujourd’hui aux Etats -Unis, elle a poursuivi ses recherches en direction de la méditation et a publié en 2010 une étude qui a fait grand bruit parmi les chercheurs qui travaillent sur la question du viellissement cellulaire : la méditation, pratiquée de façon intensive et sur trois mois ( le groupe témoin étant des participants à une retraite de méditation, le groupe contrôle étant des participants en liste d’attente pour effectuer cette retraite ) augmenterait de façon significative la sécrétion de la télomérase, ralentissant considérablement le vieillissement de nos cellules.

L’étude en question est disponible avec le lien suivant : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21035949

 

De plus en plus de publications viennent étayer les bienfaits de la méditation sur notre cerveau, notre corps et nos cellules. A travers ces bénéfices, la méditation régulière permet des actions particulières qui viennent améliorer notre façon de vivre au quotidien.


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